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DÉLUGES

Ce texte est lauréat de l'Aide nationale à la création - ARTCENA.

2020

Nov.   Sélection "In-ouïs" : mise en lecture par les élèves de l'ESAD (Paris) aux Plateaux Sauvages. Reporté

2019

Avril  Sélection aux Lundis en coulisses, Lecture publique au TNG - CDN de Lyon.

Mai    Sélection par le comité de lecture du Jeune Théâtre National, mise en espace au JTN par Nathalie Bourg.

2018

Mai   Lauréat Artcena - Aide à la création (commission printemps 2018).

Nuage de pluie

la mère

La biologie ce n'est rien, c'est du sang, des cellules. C'est microscopique la biologie, ça ne se voit même pas. Si tu penses que la forme de ton nez ou la couleur de tes yeux suffisent à te donner une famille... Tous les jours il y a des gens du même sang, avec les mêmes nez et les mêmes yeux qui s'entretuent.

"toi aussi tu devrais te barrer mon ange tout petit que tu es tu devrais prendre le premier bus sans réfléchir le premier bus à partir au petit matin où que ce soit pas le troisième ni même le second ou tu changeras d'avis ne te laisse pas le temps d'avoir peur la vie est si courte ne te laisse pas le temps de prendre peur"

On vient d’enterrer Marius au cimetière du village. Sa mère, son frère et deux de ses amis d’enfance se retrouvent dans la maison familiale. Dehors, la tempête fait rage et la route est impraticable. Pour combattre le silence, on parle, chacun à sa manière. On parle du passé, de l’avenir, du mort mais surtout on parle de soi, sans le vouloir, et les paroles se font torrents. Les fantômes viendront-ils au secours des vivants ?

Déluges est la première d’une série de trois pièces en cours d’écriture. Elle ouvre la porte à une exploration métaphysique des rapports humains et des questionnements fondamentaux qui entourent la vie - l’ici et maintenant- et son inverse : la mort, l’ailleurs, ce qui est en dehors de la vie. Partant d’un huis-clos familial très ancré, une réunion , je choisis de laisser naître une parole hors du temps de l’action, celle du frère, du mort. La parole du frère dans son chemin à travers les premiers instants après la vie, vient faire écho aux peurs et doutes de ceux qui restent. Il chuchote comme un fantôme à l’oreille des vivants, dans un espace/temps mouvant, flexible, hors des perceptions humaines.

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